Aller au contenu

Troubles des cauchemars

Définition

Trouble caractérisé par une activité onirique récurrente, provoquant souvent un éveil, et se produisant généralement pendant le sommeil paradoxal.

Sémiologie

  • Plaintes somnologiques = rêves intenses et effrayants, possiblement associés à des plaintes d’insomnie de maintien de sommeil (voir d’endormissement).
  • Sémiologie associée
    • pendant le sommeil
      • Activité onirique : intense, répétée, à valence émotionnelle négative, dysphorique, de durée perçue longue, avec contenu répétitif ou variable.
      • Absence de comportements complexes pendant le sommeil.
      • Éveil : brutal, en deuxième partie de nuit, désagréable, dysphorique, avec activation neurovégétative, absence de confusion et absence d’amnésie (rappel de l’activité onirique).
    • pendant l’éveil
      • Reviviscence douloureuse des cauchemars,
      • Anxiété anticipatoire du sommeil.
  • La sévérité est reliée à la fréquence des cauchemars et à leur niveau de répercussion sur le sommeil et l’éveil.

Contextes

  • Enfant,
  • Troubles anxieux,
  • Antécédent d’événement traumatique,
  • Médicaments (antidépresseurs, bêtabloquant, agonistes dopaminergiques, méfloquine, antirétroviraux),
  • Rebond de sommeil paradoxal (sevrage antidépresseur, etc.).

Diagnostic

  • Le diagnostic est clinique et ne nécessite pas d’examens paracliniques systématiques.
  • Un trouble des cauchemars est la répétition de cauchemars entraînant des répercussions sur le sommeil et/ou sur l’éveil.
  • Une PSG est indiquée en cas de suspicion de troubles du sommeil comorbides.
  • Formes cliniques
    • Trouble des cauchemars (surtout chez l’enfant).
    • Trouble des cauchemars dans le cadre d’un état de stress post traumatique (ESPT)
      • La thématique du cauchemar est alors souvent reliée à l’événement traumatique,
      • Prend la forme d’une reviviscence réaliste de l’événement traumatique vécu,
      • Contenu répétitif,
      • Peut survenir en début de nuit.

Comorbidités

  • Psychiatriques : troubles anxieux, état de stress post-traumatique.
  • Sommeil : trouble insomnie chronique.

Prise en charge

  • Éviter les facteurs favorisant (médicaments).
  • Trouble des cauchemars : thérapie cognitive et comportementale avec thérapie
  • par répétition d’imagerie mentale.
  • Trouble des cauchemars associé à un ESPT :
    • Prise en charge spécialisée du psychotraumatisme (avec notamment Eye Movement Desensitization and Reprocessing, EMDR),
    • Thérapie par répétition d’imagerie mentale,
    • Prazosine (hors AMM et efficacité faible).

Critères ICSD-3

Maladie des cauchemars

Autres appellations :

Cauchemars de sommeil paradoxal, cauchemars récurrents, trouble anxieux pendant les rêves, rêves anxieux.

Appelation internationale :

Nightmare disorder

Critères diagnostiques :

Les critères A à C doivent être respectés.

A. Survenue de rêves répétés longs, extrêmement dysphoriques, avec un souvenir clair, rêves qui impliquent généralement des menaces vitales, sur la sécurité ou sur l’intégrité physique.
B. Lors de l’éveil et de rêve dysphoriques, la personne est rapidement orientée et alerte.
C. Le ressenti de ces rêves, ou la perturbation du sommeil produite par le réveil qui s’ensuit, provoque une souffrance cliniquement significative ou une altération des domaines sociaux, professionnels ou autres domaines importants du fonctionnement, comme indiqué par l’apparition d’un des éléments suivants :

  1. Troubles de l’humeur (par exemple, persistance des effets, de l’anxiété et de la dysphorie liés au cauchemar).
  2. Évocation de phénomène de résistance (par exemple, anxiété à l’heure du coucher, peur du sommeil, peur de ravoir des cauchemars).
  3. Troubles cognitifs (par exemple, imagerie intrusive du cauchemar en plein éveil, troubles de la concentration, de la mémoire).
  4. Impact négatif sur l’entourage ou sur le fonctionnement de la famille (par exemple, perturbation nocturne).
  5. Problème de comportement (par exemple, peur du noir et évitement de l’heure de coucher).
  6. Somnolence diurne.
  7. Fatigue au manque énergie.
  8. Altération des aptitudes professionnelles scolaires.
  9. Relations interpersonnelles sociales affaiblies.