Définition
- Le sommeil représente un rôle essentiel dans la physiologie globale de l’organisme.
- Le sommeil est le garant :
- d’un fonctionnement intégré des différents systèmes d’organes dans l’organisme en entier afin de maintenir un équilibre dynamique optimal des variables du milieu intérieur (homéostasie, terme à différencier de la régulation homéostatique du sommeil) à l’éveil,
- des comportements de régulation (réponse à un stimulus externe, stress, douleur, réaction de défense, fonction instinctuelle comme la faim ou la sexualité, motivation, récompense, attachement).
- Le rôle du sommeil dans la physiologie globale de l’organisme est complexe et encore imparfaitement connu. Il ne sera donc présenté qu’une version simplifiée de celle-ci, afin de permettre une meilleure compréhension des répercussions possibles d’un trouble du sommeil sur le fonctionnement global de l’organisme.
Structures anatomiques
- Les systèmes d’organes de l’organisme sont :
- Circulatoire (transport du sang),
- Respiratoire (hématose),
- Digestif (absorption des nutriments, minéraux et eau),
- Urinaire (régulation ionique, eau et déchets organiques),
- Musculo-squelettique (support et mouvement du corps),
- Immunitaire (défense de l’organisme),
- Nerveux (coordination/intégration des différents systèmes d’organe, comportements vitaux, cognition, conscience),
- Endocrinien (coordination des différents systèmes d’organe),
- Reproductif (production des gamètes et développement du fœtus chez la femme),
- Tégumentaire (défense de l’organisme, régulation thermique).
- Chaque système d’organe est organisé depuis le niveau cellulaire, tissulaire, unité fonctionnelle, organe et système d’organe, dans un organisme global.
- L’organisme est constitué de systèmes en arc réflexe avec un récepteur à un stimulus (correspondant à une variable du milieu intérieur à réguler), un centre intégrateur, un effecteur produisant une réponse (musculaire lisse ou strié, ou endocrinien).
Fonctions physiologiques
Le maintien de l’homéostasie face aux perturbations continuelles de l’organisme est assuré par :
- Des systèmes de rétrocontrôle
- Négatif : un changement d’une variable régulée engendre des réponses tendant à modifier cette variable dans le sens opposé, il s’agit d’un système correctif,
- Positif : plus rare, un changement d’une variable régulée engendre une réponse dans le même sens, pour un processus amplifié.
- Des repositionnements de point de réglage par adaptation, permettant une amélioration de l’adaptation à un environnement spécifique.
- Des contrôles anticipés qui permettent de devancer et anticiper les changements d’une variable régulée
- Régulation allostatique : anticipation cognitive et comportementale avec récepteur à une perturbation à venir de l’environnement,
- Rythmes biologiques : régulation des variables physiologiques du milieu intérieur par des variations rythmiques
- Circadienne : fréquence d’à peu près 24 h, la plus importante pour l’organisme, en lien avec le sommeil et principalement la mélatonine, cf. Fiche : Physiologie de l’éveil et de l’endormissement,
- Infradienne : fréquence inférieure au rythme circadien (fréquence pluri – quotidienne),
- Ultradienne : fréquence supérieure au rythme circadien (fréquence pluriquotidienne).
- Les rythmes biologiques permettent une anticipation des variations sans récepteur. Ils permettent l’activation de systèmes régulateurs homéostatiques au moment où il est le plus probable qu’une perturbation arrive.
- Les rythmes biologiques sont régulés de l’intérieur, les signaux environnementaux ne jouent qu’un rôle de synchronisateur dans la périodicité du rythme.
- L’altération des rythmes biologiques en particulier circadiens, par altération du sommeil, entraîne des répercussions sur l’homéostasie globale de l’organisme.
- Les troubles du sommeil peuvent donc entraîner des répercussions sur un ou plusieurs systèmes d’organe, faisant de la médecine du sommeil une discipline transversale. Cf. Fiche : Troubles du sommeil et de l’éveil.