Définition
Troubles caractérisés par des sensations désagréables dans les jambes, qui perturbent le sommeil ou son initiation, et pouvant être associées à des mouvements moteurs des jambes.
Sémiologie
- Plaintes somnologiques = plaintes d’insomnie à type de difficulté d’endormissement et/ou de maintien de sommeil.
- Sémiologie associée (cf. Fiche : Échelle de dépistage du SJSR)
- Besoin impérieux de bouger les membres inférieurs (impatiences) associé ou non à des sensations désagréables (par ex : paresthésies ou dysesthésies des membres inférieurs),
- Caractère vespéral,
- Début ou aggravation à l’inaction ou au repos,
- Soulagé par le mouvement.
- La sévérité est reliée à la sévérité des sensations désagréables, l’extension (au-delà des membres inférieures), la précocité d’apparition dans la journée, la fréquence de survenue, le degré de soulagement au mouvement et l’impact sur le délai d’endormissement (cf. Fiche : Échelle de sévérité du SJSR).
Contextes
- Carence martiale (ferritinémie < 75 ng/ml),
- Psychotropes (antipsychotiques, antihistaminiques, antidépresseurs en particulier la mirtazapine, oxybate de sodium),
- Hérédité (antécédents familiaux),
- Grossesse,
- Insuffisance rénale chronique,
- Hémochromatose,
- Immobilité prolongée.
Diagnostic
- Le diagnostic est clinique et ne nécessite pas d’examen paraclinique (un test suggéré d’immobilisation est parfois réalisé).
- Le dosage de la ferritinémie est à réaliser de façon systématique pour rechercher une forme clinique de SJSR avec carence martiale.
- Si un examen PSG est réalisé à la recherche d’un autre trouble du sommeil (cf. Fiche: PSG), il peut être mis en évidence un syndrome de mouvements périodiques des jambes pendant le sommeil (MPJS).
- Les critères cliniques et paracliniques pour un syndrome des MPJS sont :
- Mouvements périodiques des jambes pendant le sommeil sur la PSG (voir critères sur illustration ci-contre),
- Index des MPJS > 15/h,
- Associés à des répercussions fonctionnelles.
Comorbidités
- Sommeil : trouble insomnie chronique, narcolepsies et MPJS.
- Psychiatriques : trouble dépressif caractérisé, troubles anxieux, TDAH.
- Neurologiques : maladie de Parkinson (et autres maladies neurodégénératives), neuropathies périphériques.
Prise en charge
- Règles hygiéno-diététiques : hygiène de sommeil (éviter les activités excitantes le soir, coucher à heures fixes), nutrition (éviter café, alcool), éviter la nicotine.
- Éviction si possible des psychotropes favorisant.
- Si forme clinique de SJSR avec carence martiale : supplémentation en fer.
- Pharmacologique en fonction de la sévérité des symptômes et des comorbidités :
- Syndrome léger : codéine à la demande,
- Syndrome modéré : antiépileptiques (gabapentine, prégabaline),
- Syndrome sévère : agonistes dopaminergiques (les seuls à avoir l’AMM) (cf. Fiche : Agonistes dopaminergiques), morphiniques.
- Il n’y a pas de consensus concernant la nécessité d’une prise en charge spécifique des MPJS isolés.
Syndrome des jambes sans repos
Les critères A1, A2, A3, B et C doivent être tous présents :
A. Impatiences au niveau des jambes, habituellement accompagnées ou considérées comme résultantes d’une sensation pénible et gênante dans les jambes. Ces symptômes doivent obligatoirement :
- débuter ou s’aggraver au repos ou lors de périodes d’inaction (par exemple en position allongée ou assise) ;
- être soulagés partiellement ou complètement par un mouvement de la jambe (par exemple marcher ou s’étirer) au moins aussi longtemps que dure cette activité motrice ;
- et survenir exclusivement ou principalement en soirée ou la nuit, plutôt que pendant la journée.
B. Les sensations précédentes ne sont pas les symptômes d’une autre pathologie ou d’un problème comportemental (par exemple, des crampes dans les jambes, une gêne positionnelle, des myalgies, une stase veineuse, un œdème des jambes, une arthrite, le comportement de balancer ou taper les pieds).
C. Il doit y avoir un retentissement cliniquement significatif : ces symptômes suscitent une inquiétude ou de l’anxiété, perturbent le sommeil du patient, entraînent des troubles psychiatriques ou physiques, ou perturbent sa vie sociale, professionnelle ou scolaire, son comportement ou tout autre domaine de retentissement fonctionnel.
Syndrome de mouvements périodiques de jambes
Autres appellations :
Syndrome de mouvements périodiques des membres, trouble lié à des mouvements périodiques du sommeil, syndrome myoclonique du sommeil, syndrome myoclonique nocturne.
Appellation internationale :
Periodic limb movement disorder.
Critères diagnostiques :
Les critères A à D doivent être tous remplis.
A. Les mouvements périodiques de jambes pendant le sommeil (MPJS) sont notés en PSG, comme défini par le Manuel de l’Académie américaine de médecine du sommeil (AASM).
B. La fréquence des MPJS est > 5/heure chez l’enfant et > 15/heure chez l’adulte.
C. Les MJPS entraînent des perturbations du sommeil significatives au sens clinique ou des troubles psychiatriques, physiques, des problèmes en société, au travail, dans les études, des troubles du comportement ou perturbent d’autres domaines fonctionnels importants.
D. Les MPJS et leurs symptômes ne sont pas causés par un autre trouble du sommeil, une autre maladie, un trouble neurologique ou psychiatrique (par exemple, des MPJ suivant des apnées ou des hypopnées ne doivent pas être comptabilisés).