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Polysomnographie nocturne

Définition

  • La polysomnographie nocturne (PSG) est un examen paraclinique spécifique à l’exploration du sommeil.
  • La PSG inclut l’enregistrement simultané d’au moins 8 signaux physiologiques :
    • EEG avec au moins 3 dérivations : frontale F4-M1, centrale C4-M1 et occipitale 02-M1 droites,
    • EOG avec au moins 2 dérivations : E1-M2 et E2-M2, avec E1 au-dessous du canthus externe gauche et E2 au-dessus du canthus externe droit,
    • EMG mentonnier avec au moins 3 électrodes : Menton Z., Menton 2, Menton 1.
    • ECG avec une seule dérivation D2,
    • EMG jambiers avec une dérivation sur chacun des muscles jambiers antérieurs,
    • Flux aérien nasobuccal (capteur de pression nasale et flux thermique naso-oral ou oral),
    • Saturation sanguine en oxygène par oxymétrie,
    • Mouvements respiratoires (pléthysmographie d’inductance thoracique et abdominale).
  • L’analyse du ronflement et de la position corporelle sont recommandés.
  • Une surveillance vidéo avec enregistrement du comportement peut être ajoutée.
  • L’enregistrement doit se faire sur une période nocturne d’au moins 6 heures.
  • L’examen se fait préférentiellement en milieu hospitalier.
  • Remboursement : prise en charge par l’Assurance Maladie via la CCAM.

Indications

Analyse

  • Visuelle aidée d’une analyse automatique et relue systématiquement par un médecin ayant une compétence en médecine du sommeil.
  • Définitions des indices physiologiques du sommeil recueillis :
    • Stade V : rythme alpha (8-13 Hz), clignement, paupières, mouvement oculaire de lecture, mouvement oculaire rapide (MOR).
    • Stade N1 : tracé EEG de faible amplitude et fréquences mixtes (4-7 Hz), mouvement oculaire lent (MOL), pointe vertex.
    • Stade N2 : complexe K (≥ 0,5 seconde non suivi d’un micro-éveil) ou Fuseau de sommeil (11-16 Hz, ≥ 0,5 seconde).
    • Stade N3 : activité en ondes lentes de 0,5 à 2 Hz ample (> 75 µV), ≥ 20 %.
    • Stade R : tracé EEG de faible amplitude et fréquence mixte (4-7 Hz) sans complexe K et fuseau (± avec onde en dent de scie 2-6 Hz) + mouvement oculaire rapide (MOR) + atonie musculaire (± activité musculaire phasique).
    • Durée de chaque stade de sommeil (en minute).
    • % de chaque stade de sommeil par rapport au TTS.
  • Hypnogramme : représentation graphique de la succession des stades de sommeil et d’éveil pendant le TTE et visualisation des cycles du sommeil.
  • Heure d’extinction des lumières et Heure d’allumage des lumières.
  • Temps total d’enregistrement TTE: de l’extinction à l’allumage des lumières.
  • Heure d’endormissement : heure de la première époque de sommeil.
  • Latence d’endormissement LE: temps entre extinction des lumières et première époque de sommeil.
  • Latence du stade R: temps entre la première époque de sommeil et la première époque de stade R.
  • Temps total de sommeil TTS: TTS = PTS – TEE
  • Temps d’éveil après endormissement (TEE ou Wake After Sleep Onset – WASO): TEE = TTE – LE – TTS (temps d’éveil pendant la PTS).
  • Période totale de sommeil PTS: PTS = TTS + TEE (temps de la première époque de sommeil à la dernière époque de sommeil).
  • Efficacité du sommeil : (TTS/TTE) × 100
  • Micro-éveils : modification brusque de la fréquence EEG (dans la bande alpha, thêta ou bêta) d’une durée de 3 à 15 secondes (associée obligatoirement à une augmentation du tonus musculaire en stade R).
  • Nombre de micro-éveils.
  • Index de micro-éveil = nombre de micro-éveils par heure de sommeil.
  • Mouvements périodiques des jambes pendant le sommeil (MPJS): série
    ≥ 4 mouvements de jambes (de 0,5 à 10 s, espacé de 5 à 90 s).
  • Nombre de MPJS.
  • Nombre de MPJS avec micro-éveils.
  • Index de MPJS : nombre de MPJS par heure de sommeil.
  • Index de MPJS avec micro-éveils : nombre de MPJS avec micro-éveil par heure de sommeil.
  • Éveil dissocié : comportement d’éveil en stade N3.
  • Activité musculaire tonique excessive : activité musculaire élevée (amplitude > 2 × le tonus de base mentonnier), durant plus de 15 secondes sur une époque de sommeil de stade R.
  • Activité musculaire phasique excessive : plus de 5 bouffées phasiques (durée > 0,5 s au niveau de l’EMG mentonnier ou jambier) sur une époque de sommeil de stade R.
  • Pour les indices cardio-respiratoires (cf. Fiche : Polygraphie ventilatoire nocturne) : les différences avec la PV sont :
    • Une hypopnée est également défini par : une chute du signal de débit aérien nasobuccal de plus de 30 % par rapport à la référence pré-événement, pendant plus de 10 secondes, associé à un micro-éveil,
    • Les indices sont évalués sur le TTS et pas sur le TTE.

Interprétation

  • Macro-architecture du sommeil (hypnogramme). cf. Fiche : Le sommeil en fonction de l’âge.
    • TTS
      • TTS > 6 h: diminué,
      • TTS > 11 h: augmenté,
    • LE: > 30 min: augmentée.
    • Latence stade R
      • < 45 min: raccourcie,
      • < 15 min: SOREM.
    • Efficacité du sommeil
      • > 90 %: élevée,
      • > 80-85 %: normal,
      • < 70 %: faible.
    • Stade
      • N3 > 20 % (ou environ 100 min): rebond de sommeil lent profond,
      • R < 20 %: réduction du stade R.
  • Micro-architecture du sommeil : Index de micro-éveils < 25/h: normal
  • Activité épileptiforme EEG focale ou diffuse (pointes, polypointes, pointes ondes) évocatrice de crise épileptique
  • Comportements pendant le sommeil (vidéo)
  • Indice de MPJS
    • < 15/h: normal,
    • > 15/h: augmenté.
  • Pour les indices cardio-respiratoires : cf. Fiche : Polygraphie ventilatoire.