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Troubles parasomnies en sommeil lent

Définition

Troubles caractérisés par des comportements anormaux pendant le sommeil consécutifs à une perturbation de la distinction entre état de veille et état de sommeil lent profond. On parle aussi de trouble du réveil en sommeil lent profond.

Sémiologie

  • Plaintes somnologiques = comportements complexes pendant le sommeil principalement en première partie de nuit, parfois associés à une plainte d’hypersomnolence ou d’insomnie de maintien de sommeil.
  • Sémiologie associée
    • pendant le sommeil
      • Comportements complexes pendant le sommeil lent profond,
      • De quelques secondes à quelques minutes,
      • Non stéréotypés,
      • Yeux ouverts,
      • Avec capacités cognitives et sensori-motrices altérées,
      • Avec confusion,
      • Avec interactions minimes avec le dormeur,
      • Possiblement déclenchés par un stimulus,
    • pendant l’éveil
      • Amnésie partielle ou complète du comportement au réveil,
      • Somnolence diurne excessive,
      • Fatigue,
      • Honte, gêne.
  • La sévérité est reliée au nombre d’épisodes et aux répercussions diurnes.
  • La gravité est reliée au risque de mise en danger pour soi ou pour autrui.

Contextes

  • Antécédents familiaux de parasomnies du sommeil lent,
  • SAHOS,
  • Enfant, adolescent et jeune adulte,
  • Privation de sommeil,
  • Hypnotiques,
  • Facteur de stress.

Diagnostic

  • Le diagnostic est clinique et ne nécessite pas d’examens paracliniques systématiques.
    • Somnambulisme : comportement complexe caractérisé par une déambulatio au cours du sommeil (composante motrice au premier plan).
    • Éveil confusionnel : comportement complexe caractérisé par une confusion, avec désorientation, propos incohérents (composante cognitive au premier plan).
    • Terreurs nocturnes : comportement complexe caractérisé par des cris, des manifestations comportementales et physiologiques de peur (composante neurovégétative au premier plan).
  • Une PSG avec vidéo est indiquée en cas de (cf. Fiche : PSG) :
    • Doute avec un autre trouble du comportement au cours du sommeil (trouble du comportement en sommeil paradoxal, épilepsie hyperomotrice liée au sommeil, trouble dissociatif pendant le sommeil).
    • Suspicion de trouble du sommeil comorbide.
    • Formes graves (risque de mise en danger) ou atypiques.
  • On recherche alors sur la PSG :
    • Soit un ou plusieurs épisodes comportementaux complexes au décours d’un éveil brutal en sommeil lent profond (stade N3) avec persistance d’une activité EEG à type d’ondes lentes aux cours des premières secondes de l’interruption du sommeil lent (éveil dissocié).
    • Soit une fragmentation excessive du sommeil lent profond avec des microéveils et éveils (> 7/h de sommeil lent profond) possiblement associée à des signes d’activation neurovégétative sur la fréquence cardiaque et respiratoire.
    • Une absence d’activité épileptiforme EEG focale ou diffuse (pointes, polypointes, pointes ondes) évocatrice de crise épileptique.
    • Une absence de levée d’atonie musculaire en sommeil paradoxal.
  • Si nécessaire pour augmenter les chances d’observer les épisodes comportementaux : PSG après privation de sommeil, réalisation de sons soudains en sommeil lent profond, ou renouveler la vidéo-PSG.
  • Formes cliniques spécialisées
    • Trouble du comportement alimentaire lié au sommeil : prise alimentaire répétée pendant l’épisode principal de sommeil, associée à des éléments évocateurs de confusion (nourriture aberrante, amnésie partielle). Les troubles émergent en N2 et N3, rarement en SP.
    • Syndrome de suffocation parasomniaque : sentiment effrayant d’inhaler un
    • objet, en N3, avec manifestations neurovégétatives.

Comorbidités

  • Sommeil : les différentes parasomnies en sommeil lent profond sont fréquemment comorbides entre elles.
  • Neurologique : migraine.
  • Psychiatrique : troubles neurodéveloppementaux.

Prise en charge

  • Règles hygiéno-diététiques
    • Éviter les facteurs favorisant une augmentation de la quantité d’onde lente en sommeil lent : éviter la privation de sommeil, limiter l’activité physique et intellectuelle intense avant le coucher.
    • Éviter les facteurs déclenchant les éveils pendant le sommeil
      • Stimuli internes : stress, douleur, fièvre, SAHOS, RGO.
      • Stimuli externes : bruit, contact physique, inconfort.
    • Éviter les facteurs réduisant les capacités d’éveil pendant le sommeil (hypnotiques, alcool).
  • Éducation thérapeutique
    • Réassurance et information sur les mécanismes des parasomnies du sommeil lent,
    • Sécuriser l’environnement du dormeur et prévenir le risque de mise en danger.
  • Prise en charge des comorbidités
  • Si forme grave ou sévère :
    • Traitement psychotrope : Clonazépam, faible posologie (0,5 à 1 mg) au coucher (hors AMM),
    • Réévaluation du traitement au long cours.

Critères diagnostiques généraux pour les troubles du réveil en sommeil lent profond

Les critères A à E doivent être remplis.

  1. Il existe des épisodes de réveil incomplet récurrents.
  2. La réactivité de la personne aux efforts des autres pour intervenir ou la rediriger au cours d e l ‘ épisode est inappropriée ou absente.
  3. Il existe des souvenirs de rêve très réduits (par exemple, une brève scène visuelle unique) ou absents lors des épisodes.
  4. Il existe une amnésie partielle ou complète de l’épisode.
  5. La perturbation n ‘est pas mieux expliquée par un autre trouble du sommeil, trouble psychiatrique, maladie , prise de médicaments ou consommation de drogues.

Critères ICSD-3

Eveils confusionnels

Autres appellations :

Syndrome d’Elpénor, réveils confusionnels.

Appelation internationale :

Confusional arousals

Critères diagnostiques :

Les critères A à C doivent être remplis.

A. Le trouble répond aux critères généraux d’un trouble du réveil en sommeil lent profond.
B. Les épisodes sont caractérisés par une confusion mentale ou un comportement confus qui se produit pendant que le patient reste au lit.
C. On n’observe ni terreur ni marche hors du lit

Somnanbulisme

Autres appellations :

Aucune n’est connue

Appelation internationale :

Sleepwalking

Critères diagnostiques :

Les critères A à B doivent être remplis.

A. Le trouble répond aux critères généraux d’un trouble du réveil en sommeil lent profond.
B. Les réveils sont associés à de la marche et à d’autres comportements complexes hors du lit.

Terreurs nocturnes

Autres appellations :

Pavor nocturnus

Appelation internationale :

Sleep terrors

Critères diagnostiques :

Les critères A à C doivent être remplis.

A. Le trouble répond aux critères généraux d’un trouble du réveil en sommeil lent profond.
B. Les réveils sont caractérisés par des épisodes de terreur brutale, commençant généralement par une vocalisation alarmante, tel qu’un cri effrayant.
C. On observe une peur intense et des signes d’éveil autonome, comprenant : mydriase, tachycardie, tachypnée et diaphorèse lors d’un épisode.