Définition
Trouble respiratoire du sommeil caractérisé par une augmentation anormale de la PaCO2 pendant le sommeil liée à une hypoventilation.
Sémiologie
- Symptomatologie clinique variable, peu spécifique et peu sensible
- Plaintes somnologiques :
— Sensation de sommeil non réparateur,
— Somnolence diurne excessive inconstante,
— Plainte d’insomnie de maintien de sommeil. - Sémiologie associée pendant le sommeil :
— Symptômes d’hypercapnie : céphalées, sueurs,
— Éveil avec dyspnée. - La sévérité est reliée à celle de l’hypoventilation nocturne ± à l’éveil.
Contextes
- Obésité
- Psychotropes : opiacés, benzodiazépines, oxybate de sodium, etc.
- Plus rare
— Troubles neuromusculaires avec atteinte du fonctionnement des muscles
respiratoires,
— Syndrome d’Ondine ou syndrome d’hypoventilation alvéolaire centrale congénitale (mutation du gène PHOX2B) : syndrome génétique de dysfonction du système nerveux autonome avec déficience du contrôle automatique de la respiration.

Diagnostic
- Le diagnostic est paraclinique et nécessite une capnographie nocturne qui retrouve une hypoventilation pendant le sommeil (cf. Fiche : PV).
- Les critères paraclinique d’une hypoventilation pendant le sommeil sont :
— PaCO2 (ou PtcCO2 ) > 55 mmHg pendant plus de 10 min,
— ou augmentation de > 10 mmHg pendant plus de 10 min par rapport à la valeur de base en décubitus d’éveil et > 50 mmHg pendant plus de 10 min. - Sur la saturométrie de la PV ou de la PSG est retrouvée saturation < 90 % sur plus de 10 % du temps d’enregistrement.
- La forme clinique la plus fréquente de syndrome d’hypoventilation pendant le sommeil est le syndrome d’obésité hypoventilation (SOH) :
— Il existe une hypoventilation diurne associée : hypercapnie diurne (> 45 mmHg sur les gaz du sang artériel) sur la gazométrique diurne (cf. Fiche : EFR et gaz du sang),
— Avec une obésité,
— Et une absence d’autres causes d’hypoventilation,
— Dans 90 % des cas il existe un SAHOS modéré à sévère associé souvent au premier plan et qui est la cause de consultation,
— Possible syndrome ventilatoire restrictif à l’EFR (lié à l’obésité) (cf. Fiche : EFR et gaz du sang).
Comorbidités
- Somnologiques : SAHCS (forme avec hypercapnie), SAHOS, trouble insomnie.
- Pneumologiques : insuffisance respiratoire chronique.
- Cardio-vasculaires : HTA, troubles du rythme cardiaque, maladies athéromateuses (et pathologies ischémiques).
- Métaboliques : syndrome métabolique, Diabète.

Prise en charge
- Règles hygiéno-diététiques
— Hygiène de sommeil (cf. Fiche : Hygiène du sommeil),
— Prévention du risque accidentel (cf. Fiche : Conduite automobile).
— Prise en charge nutritionnelle avec perte de poids si surpoids ou obésité. - Éducation thérapeutique
- Traitement du SOH
— SOH avec SAHOS sévère (et PaCO2 diurne < 55 mmHg) : PPC en pression fixe en première intention (contre-indication de la PPC autopilotée),
— SOH sans SAHOS et / ou PaCO2 diurne > 55 mmHg : l’indication d’une ventilation non invasive à deux niveaux de pression (VNDP) nécessite un avis et une prise en charge pneumologique spécialisée.
Critères ICSD-3
Appellation internationale :
Sleep related hyoventilation disorders
Critères généraux de l’hypoventilation pendant le sommeil :
Le critère A doit être rempli.
A. Une hypoventilation pendant le sommeil, telle qu’elle est définie dans la version la plus récente du manuel de scorage du sommeil et des événements associés de l’AASM, est présente.
Syndrome obésité-hypoventilation
Autres appellations :
Apnée du sommeil hypercapnique, hypoventilation pendant le sommeil associée à une obésité.
Appellation internationale :
Obesity hypoventilation syndrome.
Critères diagnostiques :
Les critères A à C doivent être remplis
A. Présence d’une hypoventilation pendant la veille (une PaC0 2 > 45 mm Hg), mesurée par la PaC02 artérielle, la PC0 2 en fin d’expiration ou la PC02 transcutanée.
B. Présence d’une obésité (définie par un IMC> 30 kg / m 2 chez l’adulte et par un IMC > 95 ° percentile pour l’âge et le sexe chez l’enfant).
C. L’hypoventilation n’est pas principalement imputable à une maladie du parenchyme pulmonaire ou des bronches, à une pathologie vasculaire pulmonaire, à une atteinte de la paroi thoracique (autre que la charge liée à l’obésité), à une utilisation de médicaments, à une pathologie neurologique, à une faiblesse musculaire, ou à un syndrome d’hypoventilation alvéolaire centrale congénitale ou idiopathique connu.