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Hypothèse diagnostique devant une hypersomnolence

Définition autour de l’hypersomnolence

La somnolence

  • La somnolence est un état psychophysiologique participant à la régulation d’un besoin indispensable au fonctionnement optimal de l’organisme : le sommeil. Elle résulte de l’interaction entre l’environnement et les systèmes d’éveil et de sommeil d’un individu régulés par des processus homéostatiques et circadiens.
  • La somnolence est caractérisée par une expérience subjective et des altérations des performances (lié à la vigilance en particulier), en lien avec un niveau abaissé d’un processus physiologique appelé « arousal », en lien avec la balance veille/sommeil.
  • En l’absence de processus pathologiques sous-jacents, la somnolence est un état complètement réversible qui disparaît après obtention d’un sommeil de quantité et de qualité adéquate.
  • La somnolence est à différencier de la fatigue qui est l’épuisement progressif des performances cognitives et physiques en lien avec un effort.

Le (syndrome) d’hypersomnolence

  • L’hypersomnolence est un syndrome lié à une somnolence qui entraîne une altération du fonctionnement de l’individu, sans préjuger de sa cause.

Le trouble hypersomnolence

  • Le trouble hypersomnolence est une hypersomnolence lié à une atteinte supposée du fonctionnement des systèmes d’éveil considérée comme une condition médicale (pathologie).
  • Dans le trouble hypersomnolence, l’hypersomnolence n’est pas ou que partiellement réversible après obtention d’un sommeil de quantité et de qualité adéquate, et peut évoluer au cours du temps.

Le trouble hypersomnie centrale

  • Le trouble hypersomnie est un trouble hypersomnolence associés à une atteinte objectivée ou supposée « intrinsèque » des systèmes d’éveil.
  • Les troubles hypersomnies centrales « primaires » sont la narcolepsie de type 1(atteinte « objectivée » du système à Hypocrétine, définitive et non réversible dans le temps), et la narcolepsie de type 2 et l’hypersomnie idiopathique (atteinte « supposée » des systèmes d’éveil, d’évolution variable au cours du temps), et enfin
    le syndrome de Kleine-Levin (atteinte « supposée » des systèmes d’éveil, avec des épisodes récurrents et rémittents, d’évolution le plus souvent favorable).

Les trois dimensions du syndrome d’hypersomnolence

  • Le syndrome hypersomnolence comporte trois composantes symptomatiques (Cf. Fiche : Échelle de sévérité de l’hypersomnolence) :
    • La somnolence diurne excessive, avec altération de la qualité de l’éveil et propension à l’endormissement,
    • L’allongement du temps total de sommeil nocturne et/ou diurne (sieste : sommeil diurne intentionnel et programmé, voire accès de sommeil: sommeil diurne non intentionnel et soudain),
    • L’inertie du sommeil avec une difficulté à interrompre le sommeil et/ou une altération de la qualité de l’éveil dans les minutes qui suivent le réveil et/ou une confusion au réveil.

Les causes d’hypersomnolence

Facteurs externes

  • Une cause externe est une cause liée à un facteur venant de l’extérieur perturbant les systèmes d’éveil et de sommeil.
  • Il peut s’agir:
    • d’une condition environnementale involontaire ne permettant pas d’assurer un temps de sommeil satisfaisant (par ex : bruit entraînant une dette de sommeil chronique), par effet indirect avec déficit de sommeil induisant une somnolence « de compensation »,
    • de la prise d’une substance sédative ou du sevrage d’une substance éveillante (modifiant la balance entre systèmes d’éveil et de sommeil, Cf. Fiche : Physiologie de l’éveil et de l’endormissement).

Facteurs liés au comportement lié au sommeil

  • Une cause comportementale est :
    • Une restriction volontaire du temps total de sommeil (dette de sommeil chronique), en lien avec les processus homéostatiques,
    • Un horaire de sommeil inapproprié (comme le travail de nuit ou posté), en lien avec les processus circadiens.

Autres pathologies

  • De nombreuses pathologies médicales peuvent entraîner de l’hypersomnolence
  • La pathologie la plus fréquente est le trouble dépressif caractérisé, et on retrouve aussi l’obésité.
  • Toutes pathologies psychiatriques ou non psychiatriques peuvent provoquer de l’hypersomnolence par modification plus ou moins connue de la physiologie du sommeil et de l’éveil. Certaines maladies neurologiques sont particulièrement associées à une atteinte des systèmes veille-sommeil (myotonie de Steinert, syndrome de Prader Willi, maladie de Parkinson, encéphalites auto-immunes…).

Troubles du sommeil

  • La plupart des troubles du sommeil peuvent provoquer de l’hypersomnolence dufait de la perturbation du sommeil par l’évènement arrivant pendant le sommeil et pouvant le perturber (ex : SAHOS, SJSR, parasomnies…).
  • Les troubles hypersomnies centrales présentent au premier plan symptomatique une hypersomnolence.