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Syndrome d’apnées et hypopnées centrales du sommeil

Définition

Trouble respiratoire du sommeil caractérisé par la réduction ou la cessation du flux aérien par diminution ou arrêt de l’effort ventilatoire.

Sémiologie

  • Symptomatologie clinique variable, peu spécifique et peu sensible
  • Plaintes somnologiques :
    — Sensation de sommeil non réparateur,
    Somnolence diurne excessive inconstante,
    — Plainte d’insomnie de maintien de sommeil.
  • Sémiologie associée pendant le sommeil :
    — Pauses respiratoires constatées par l’entourage,
    Nycturie (plus d’une miction par nuit),
    — Éveil avec dyspnée.
  • La sévérité est reliée à celle des comorbidités.

Contextes

  • Physiologiques
    — Altitude (> 2 500 mètres),
    Endormissement.
  • Pathologiques
    — Insuffisance cardiaque,
    — SAHOS traité par PPC : « SAHCS émergent » (surtout si pression élevée) (cf. Fiche : Analyse et interprétation du rapport de PPC),
    — Lésions cérébrales : AVC (en particulier lors des premiers jours), tumeur cérébrale (en particulier du tronc cérébral), malformation d’Arnold-Chiari (hernie des amygdales cérébelleuses s’engageant au travers du foramen magnum et venant comprimer le tronc cérébral et notamment les centres respiratoires bulbaires),
    — Médicaments : opiacés, oxybate de sodium, baclofène, benzodiazépines, ticagrelor…
  • — Trouble neuromusculaire avec atteinte du fonctionnement des muscles respiratoires,

Syndrome d’Ondine ou syndrome d’hypoventilation alvéolaire centrale congénitale.

Diagnostic

  • Le diagnostic associe les critères cliniques sémiologiques à des critères paracliniques obtenus par la réalisation d’une PV (en l’absence d’argument pour un
    autre trouble du sommeil) ou d’une PSG (en présence d’arguments pour un autre trouble du sommeil).
  • Les critères diagnostiques paracliniques sont : un IAH central ≥ 5/h retrouvé à la PV ou PSG et plus de 50 % d’apnée ou d’hypopnée centrales.
  • Formes cliniques
    — En fonction de critères polygraphiques/polysomnographiques (cf. Fiche : PV) :
        > SAHCS avec respiration de Cheyne-Stokes, notamment dans l’insuffisance cardiaque,
        > SAHCS avec respiration ataxique, notamment dans un contexte de lésions cérébrales ou de prise médicamenteuse,
        > SAHCS avec respiration en cluster, notamment lié à la prise de psychotropes (opioïdes, baclofène).
    — En fonction de critères gazométriques diurnes, utile pour l’indication thérapeutique (cf. Fiches : EFR et Gaz du sang & Physiologie de la régulation respiratoire pendant le sommeil) :
        > SAHCS avec normo-hypocapnie diurne (par hypersensibilité ou instabilité de la commande) (typiquement associé à une respiration de Cheyne-Stokes, qui se voit principalement en stade de sommeil lent lorsque le contrôle de la ventilation est métabolique),
        > SAHCS avec hypercapnie diurne (par hyposensibilité des chémorecepteurs ou baisse de la commande ou incapacité à transmettre la commande centrale aux effecteurs pour créer une ventilation adéquate), avec des apnées et hypopnées centrales principalement en stade de sommeil paradoxal, et souvent associé à une hypoventilation pendant le sommeil (cf. Fiche : Syndrome d’hypoventilation pendant le sommeil).

Comorbidités

  • Sommeil : trouble insomnie.
  • Pneumologiques : SAHOS, SOH.
  • Cardio-vasculaires : fibrillation auriculaire, insuffisance cardiaque.

Prise en charge

  • Règles hygiéno-diététiques : hygiène de sommeil (cf. Fiche : Hygiène du sommeil)
  • Éducation thérapeutique
  • Prise en charge du contexte
    — Traitement de l’insuffisance cardiaque,
    — Arrêt des psychotropes si possible,
    — Chirurgie de décompression de la base du crâne dans les malformations
    Arnold-Chiari.
  • Le mode ventilatoire préférentiel pour les SAHCS est le mode auto-asservi – VAA (contre-indiquée en cas d’insuffisance cardiaque avec FEVG < 45 %) (cf. Fiche : VAA).
  • Dans les rares cas de forme hypercapnique avec hypoventilation pendant le sommeil : l’indication d’une ventilation non invasive à deux niveaux de pression (VNDP) nécessite un avis et une prise en charge pneumologique spécialisée.

Critères ICSD-3

Autres appellations :

Respiration de Cheyne-Stokes, respiration périodique

Appellation internationale :

Central sleep apnea with Cheyne-Stokes breathing

Critères diagnostiques :

Les critères (A ou B) + C + D doivent être remplis.

A. Présence d’un ou plusieurs des éléments suivants :

  1. Difficulté à initier ou à maintenir le sommeil, réveils fréquents ou sommeil non réparateur.
  2. Eveil avec essoufflement.
  3. Apnées constatées.

B. Présence de fibrillation auriculaire ou de flutter, d’insuffisance cardiaque congestive, ou d’une pathologie neurologique.

C. La PSG (pour le diagnostic ou la titration du niveau de pression positive) retrouve toutes les caractéristiques suivantes :

  1. Au moins 5 apnées centrales ou hypopnées centrales par heure de sommeil
  2. Le nombre total d’apnées centrales et / ou hypopnées centrales est > 50 % du nombre total d’apnées et hypopnées
  3. Le profil de ventilation répond aux critères de la respiration de Cheyne-Stokes (RCS)

D. Le trouble n’est pas mieux expliqué par une autre pathologie du sommeil, par une prise médicamenteuse (par exemple, les opioïdes) ou d’une autre substance.