Mode d’action
La ventilation auto-asservie (VAA aussi appelé ASV adaptative support ventilation) est un mode de support respiratoire et ventilatoire qui permet :
- De maintenir les voies aériennes supérieures ouvertes, à tous les stades du cycle respiratoire (traitements des apnées et hypopnées obstructives),
- De traiter les altérations de la ventilation dues à une instabilité de la commande :
l’aide inspiratoire s’adapte constamment à la ventilation/min du sujet (diminue, voire disparaît pendant les phases d’hyperventilation, et augmente progressivement au cours des phases d’apnées ou hypopnées), afin de stabiliser les cycles respiratoires et cibler une ventilation à 90 % de la ventilation de base.
Indications
SAHCS (cf. Fiche : SAHCS).
Contre-indications
- La VAA est contre indiquée en cas d’insuffisance cardiaque avec FEVG < 45 %.
- Les contre-indications sont exceptionnelles : il s’agit principalement du risque de barotraumatisme avec conséquence grave comme la brèche ostéo-méningée.
Règles de prescription
Prescription sur une demande d’accord préalable (DAP) pour « le traitement du syndrome d’apnées hypopnées du sommeil chez les patients de plus de 16 ans » avec les précisions suivant les mêmes modalités que la PPC (cf. Fiche : PPC).
Mise en place
- La VAA ajuste automatiquement les deux niveaux de pressions (après prescription médicale)
- EPAP (expiratory positive airway pressure) en fonction de la correction des apnées et hyponées obstructives.
- IPAP (inspiratory positive airway pressure) en fonction de la ventilation/min,
- L’AI : aide inspiratoire (AI = IPAP-EPAP) est donc variable en miroir de la respiration du sujet.
- L’aide inspiratoire est déclenché par la respiration du sujet en lien avec le début de l’inspiration (trigger inspiratoire).
Surveillance des effets indésirables
Surveillance de la tolérance
- Cardiologique : tolérance hémodynamique (surveiller la FEVG en cas d’insuffisance cardiaque),
- ORL : fuites, hyper-sialorrhée, sécheresse nasale et/ou buccale, obstruction nasale, rhinorrhée, épistaxis, sensation d’étouffement (cf. Fiche : Échelle de l’obstruction nasale, envisager chirurgie possible, cf. Fiches : Chirurgie ORL et Maxillo-Faciale & Traitements par voie nasale),
- Dermatologique : signes d’irritation, d’érythème ou de lésions cutanées,
- Digestive : aérophagie, météorisme,
- Somnologique : plainte d’insomnie, bruit.
Surveillance de l’adhésion
- Mauvaise compréhension du fonctionnement et de l’intérêt de la PPC par le patient ou le partenaire de lit (cf. Fiches : Échelle de décision du port de PPC & Échelle d’efficacité personnelle concernant le port de la PPC),
- Faible perception de l’efficacité ressentie de la VAA.
Suivi d’efficacité
- Efficacité clinique
- Réduction de la plainte de somnolence et d’insomnie,
- Stabilisation ou amélioration des comorbidités,
- Diminution du risque accidentel (cf. Fiche : Conduite automobile).
- Efficacité paraclinique: l’efficacité sur la somnolence peut être contrôlée si nécessaire par la réalisation d’un TME (cf. Fiche : TME).
- Analyse et interprétation du rapport de VAA (cf. Fiche : Analyse et interprétation du rapport de PPC).
Condition de remboursement
Forfait 9 (cf. Fiche : PPC).
Remarque sur la Ventilation non invasive
- La VAA est à distinguer de la ventilation non invasive (VNI).
- La VNI peut être utilisée dans le cadre d’hypoventilation (hypercapnie) et nécessite un avis et une prise en charge pneumologique spécialisée.
- La VNI utilisée dans les formes d’hypoventilation pendant le sommeil (SAHC avec hypercapnie ou SOH) présente 2 niveaux de pression (VNDP – aussi appelée BIPAP bi-level positive airway pressure) permet de traiter les altérations de la ventilation dues à une baisse de la commande ou des effecteurs (muscles respiratoires inspirateurs). Elle permet une ventilation alvéolaire efficace, à moindre coût énergétique pour les muscles respiratoires.
- La prescription se fait sur une demande d’entente préalable (DEP) pour un traitement d’assistance respiratoire de longue durée à domicile. Forfait 6.
- L’efficacité sur l’hypoventilation pendant le sommeil peut être contrôlée par capnographie et oxymétrie nocturne.
- Références :
— « Ventilation non invasive en dehors des soins intensifs : principes de base et modalités », M. Georges, L. Vignaux, J.-P. Janssens, Rev. Med. Suisse, 2010, volume 6, p. 2244-2251.
— « Ventilation mécanique à domicile, Dispositifs médicaux et prestations associées pour traitement de l’insuffisance respiratoire », HAS, 2012.