L’échelle de sévérité de la somnolence d’Epworth (Epworth Sleepliness Scale – ESS) a été construite pour évaluer la propension à s’endormir en journée. Elle évalue cette propension dans 8 situations de la vie quotidienne de relative inactivité.
Il s’agit de la mesure la plus utilisée de la somnolence diurne, bien qu’il s’agisse plus d’une échelle de risque de basculer de l’éveil au sommeil (somnolence « trait »), que d’une échelle de somnolence subjective instantanée (somnolence « état ») (cf. Fiches : SAHOS, SAHCS, Narcolepsies, Hypersomnie idiopathique).
Scorage et seuil
Chaque item est évalué par le patient de 0 « Ne s’assoupirait jamais » à 3 « Forte chance de s’assoupir ». Il est demandé aux sujets d’imaginer leurs réponses même lorsqu’ils ne sont pas ou peu confrontés à ces situations.
Le score total s’obtient en additionnant le score à chaque item.
Le score total est compris entre 0 à 24.
Un score > 10 indique une somnolence diurne excessive (ou cliniquement significative).
Un score > 15 indique une somnolence diurne sévère.
Fiabilité et validité
La fiabilité de l’ESS a été insuffisamment étudiée, mais le test-retest, ainsi que la sensibilité au changements sont satisfaisants.
La validité de l’ESS montre une corrélation acceptable avec d’autres méthodes de mesure de somnolence subjective. Par contre, sa corrélation avec des méthodes de dépistage du SAHOS est faible.
Par ailleurs la corrélation avec les évaluations objectives par latences d’endormissement par Test Itératif de Latence et d’Endormissement (TILE) est faible.
Enfin, l’ESS distingue mal les symptômes de fatigue (épuisement progressif des performances cognitives associé à une charge de travail accrue avec diminution des performances – amélioré par le repos) des symptômes de somnolence (état subjectif et objectif d’éveil physiologique abaissé avec incapacité à se maintenir éveillé – propension au sommeil).