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Rééducation oro-myo-fonctionnelle

Mode d’action

  • La rééducation kinésithérapique oro-myo-fonctionnelle consiste en la réalisation d’exercices isotoniques et isométriques qui cible les muscles et les fonctions de la sphère oro-pharyngé et oro-faciale.
  • Les exercices de rééducation ont pour objectif de :
    • Réduire la colapsibilité des voies aériennes supérieures pendant le sommeil en:
      • Augmentant le tonus oro-pharyngé,
      • Repositionnant la langue dans la bouche.
    • Rétablir une respiration nasale à la veille et pendant le sommeil.
    • Améliorer le fonctionnement oro-facial.

Indications

  • En cas de présence de critères ORL (notamment obstruction nasale ou langue basse) (Cf. Fiche : Examen clinique) et après bilan oro-myo-fonctionnel spécialisé, pour :
    • Possible traitement isolé du SAHOS léger à modéré (en l’absence de comorbidité cardio-vasculaire sévère ou de somnolence diurne excessive sévère) (Cf. Fiche : SAHOS).
    • En association au traitement par PPC afin d’améliorer la tolérance ORL et digestive (Cf. Fiche : PPC).
    • En association au traitement par OAM peut permettre d’améliorer l’efficacité du traitement et la tolérance articulaire (Cf. Fiche : OAM).

Contre-Indications

Contre-indication relative en cas d’obstruction nasale sévère : la liberté anatomique au niveau ORL est nécessaire à la mise en place des exercices de rééducation.

Bilan pré-thérapeutique

  • Bilan oro-myo-fonctionnel spécialisé réalisé avant les exercices de rééducation.

Règles de prescription

  • La kinésithérapie est soumise à prescription médicale.
  • L’intitulé type de la prescription est : « Bilan respiratoire et maxillo facial, et rééducation si nécessaire, des muscles de la sphère oro-pharyngé, oro-faciale et respiratoire, dans le cadre d’un syndrome d’apnées et hypopnées obstructives du sommeil »

Mise en place

  • La rééducation kinésithérapique oro-myo-fonctionnelle consiste en la réalisation d’exercices, dont le programme dépendra du bilan personnalisé effectué par le rééducateur spécialisé.
  • Sur la sphère oro-pharyngée :
    • Exercices des muscles de la langue avec :
      • déplacements de la langue le long des surfaces supérieure et latérale des dents et autres mouvements dans la cavité buccale ou à l’extérieur, avec ou sans résistance,
      • positionnement de la pointe de la langue contre la face antérieure du palais dur, de la langue contre tout le palais ou contre le plancher de la bouche.
    • Exercices des muscles pharyngés avec le fait par exemple de prononcer des voyelles de manière :
      • continue (exercices isométriques),
      • intermittente (exercices isotoniques).
  • Sur la sphère oro-faciale avec :
    • Exercices des muscles de la face avec :
      • les lèvres (comme la contraction et la relaxation de l’orbiculaire, isométrique ou isotonique),
      • les buccinateurs (comme des mouvements de succion isométriques ou isotoniques, et le recrutement des muscles buccinateurs par la contraction contre l’application d’une pression intraorale d’un doigt),
      • les muscles de la mâchoire (comme les mouvements d’ouverture/fermeture ou latéraux de la mâchoire).
  • Exercice de respiration avec le fait d’inspirer de l’air par le nez et d’expirer par voie orale sans puis avec gonflage d’un ballon,
  • Exercice de déglutition et de mastication avec le fait avaler avec les dents serrées, la langue positionnée contre le palais et sans contraction des muscles périoraux, et le fait de mastiquer d’un seul côté en alternance.

Surveillance des effets indésirables

Surveillance de l’adhésion :

  • Mauvaise compréhension du fonctionnement et de l’intérêt des exercices,
  • Faible perception de l’efficacité ressentie des exercices.

Suivi d’efficacité

  • Efficacité clinique
    • Réduction de la plainte de somnolence et d’insomnie,
    • Réduction des symptômes spécifiques du SAHOS,
    • Amélioration de l’observance ou de la tolérance aux traitements par PPC ou OAM.
  • Efficacité paraclinique
    • L’efficacité sur l’IAH nécessitera un contrôle par PV ou PSG, sans le port de la PPC ou de l’OAM.
    • Si le traitement n’est pas efficace, une alternative thérapeutique est à envisager.

Conditions de remboursement

Les actes de kinésithérapies sont remboursés par la sécurité sociale lors de la présence d’une prescription médicale.