Mode d’action
- La mélatonine ou N-acétyl-5-méthoxytryptamine agit sur les récepteurs à mélatonine du NSC, du VLPO, et de nombreux organes périphériques (cf. Fiche : Système Flip-Flop).
- La mélatonine exogène présente deux actions principales :
- Une action « chronobiotique » dès l’administration de faibles doses (à partir de 0,125 mg), permettant de synchroniser, avancer ou retarder le rythme circadien (horloge biologique endogène) au rythme nycthéméral (rythme veille-sommeil requis par l’environnement). L’effet chronobiotique présente une pharmacodynamie non dose dépendante, mais dépendant du moment d’administration par rapport à la phase circadienne ; on parle de courbe de réponse de phase de la mélatonine.
- Une action « soporifique » pour des doses plus élevées que l’action chronobiotique (à partir de 2 mg) facilitant l’endormissement. L’effet soporifique présente une pharmacodynamie en relation dose-effet, c’est-à-dire qui augmente avec la dose. L’augmentation de dose s’accompagne d’une augmentation de l’effet soporifique mais a priori avec des effets chronobiotiques similaires.
- Il existe deux formes :
- Action libération immédiate (LI): préparation magistrale, non remboursée.
- Action libération prolongée (LP): CIRCADIN®, non remboursée.
Indications
- Syndrome de retard de phase et syndrome du décalage horaire vers l’est (cf. Fiche : Troubles du rythme circadien).
- Trouble insomnie chronique (CIRCADIN® remboursé chez le sujet > 55 ans) (cf. Fiches : Hypnotiques & Trouble insomnie).
Contre-indications
Pas de contre-indication.

Bilan pré thérapeutique
Évaluer la phase circadienne par :
- Évaluation du chronotype (cf. Fiche : Échelle vespéralité et de matinalité de Horne et Horsberg).
- Agenda du sommeil ou actimétrie (cf. Fiches : Agenda du sommeil & Actimétrie).
La mesure du DLMO et du minimum thermique peut être utile en cas de situation clinique complexe, mais reste difficile à réaliser.
Règles de prescription
- Ordonnance classique.
- Si mélatonine LI : Déterminer le dosage et indiquer « préparation magistrale en dehors de spécialité disponible ».
- Le moment de la prise est à déterminer scrupuleusement en fonction de la phase circadienne supposée du patient, en tenant compte de la courbe de réponse de phase de la mélatonine.
- Dans le cadre du syndrome de retard de phase (et du syndrome du décalage horaire vers l’est)
- Effet chronobiotique principalement recherché (< 2 mg),
- Heure de prise le soir 1 h à 3 h avant l’heure habituelle d’endormissement,
- pour avancer la phase circadienne de sommeil (avance de la sécrétion de mélatonine).
- La lumière supprime la sécrétion de la mélatonine. Le moment de l’exposition est donc aux horaires opposés à celle de la prise de mélatonine si ces traitements sont associés (cf. Fiche : Luminothérapie).
- Dans le cadre du trouble insomnie :
- Efficacité clinique faible, préférer TCC de l’insomnie. Cf. Fiche : TCC de l’insomnie.
- Effet soporifique principalement recherché (entre 2 et 6 mg maximum).
Surveillance des effets indésirables
Rares effets secondaires.
Suivi d’efficacité
- Efficacité clinique
- Avance de phase de sommeil (cf. Fiche : Agenda du sommeil).
- Amélioration de la plainte d’insomnie (cf. Fiches : Échelle de sévérité de l’insomnie & Agenda du sommeil),
- Efficacité paraclinique : si nécessaire, actimétrie (cf. Fiche : Actimétrie).